On voit souvent en l’imaginaire un aimable et divertissant pays des images, reposoir ou défouloir, où tout est possible, mais rien n’est vital : un monde de rêveries et fantasmes, de fables et fantaisies, une cour de récréation, une annexe festive de la dure réalité. Or il n’en est rien : l’imaginaire n’est ni anodin ni simplement subjectif. C’est pourquoi l’imaginaire, souvent redoutable, parfois prophétique, jamais indifférent, est bien plutôt cette remuante antichambre du réel qu’on se propose ici de prudemment visiter.