On n'a pas la honte de le dire - Ginette Francequin-Gallais & Marie-France Mazalaigue

On n'a pas la honte de le dire

von Ginette Francequin-Gallais & Marie-France Mazalaigue

  • Veröffentlichungsdatum: 1979-01-01
  • Genre: Politologie

Beschreibung

Chaque année la machinerie scolaire rejette hors d’elle des centaines de milliers de filles et de garçons de 16 à 18 ans ; elle les a formés et triés pour en faire qui un ouvrier qualifié, qui une dactylo, qui... Ces jeunes ballotés de filières en filières sont silencieux, silence qui contraste avec le bavardage intarissable de ceux qui dans les médias et les ouvrages érudits parlent sur eux, parfois pour eux. Ce livre est une tentative pour briser ce silence. Une cinquantaine de filles et de garçons de Gennevilliers se sont rassemblés autour de Marie-France Mazalaigue et Ginette Francequin-Gallais. Quelques-uns sont encore élèves de CET, la plupart cheminent dans le désert qui s’étend entre la sortie de l’école et la conquête d’une position stable dans le travail et la famille ; ils prennent la parole ; ils s’adressent aux adultes, ils les questionnent, exigent une réponse. Ils s’adressent aussi aux autres jeunes, ils les appellent à édifier une solidarité qui brisera leur solitude. Que disent-ils ? Ils ont un regard lucide. Ce monde leur apparaît dominé par les interdits et les règles ; ils se heurtent à ces petits despotes qui règnent dans les familles, les ateliers, les salles de classes, les casernes ou les cités HLM ; partout où ils vont, on leur demande d’obéir, d’accepter, de se taire. Ils s’aperçoivent qu’à l’école ils ont été principalement formés à accepter la domination. Ils s’aperçoivent aussi que les petits despotes ne sont eux-mêmes que des victimes ; partout ils ressentent cruellement la division des dominés dont ils attendent solidarité et fraternité. Ils refusent de pénétrer dans ce monde, ils se réfugient dans la bande, ils tentent surtout des cheminements individuels de rupture, ils fabriquent des rêves. Le refus de ces filles et garçons restera-t-il ainsi limité, crispé sur la défense d’une identité personnelle, devant une société qui la détruit ? Ce refus et cette aspiration à la solidarité, qui sourd à chaque page, seront-ils entendus ? sur quoi déboucheront-ils ? se survivront-ils ?