Dans la philosophie européenne du XXe siècle, le positivisme logique du cercle de Vienne (1924-1936) est le courant qui a porté le plus loin l’héritage des Lumières. Éradiqué par le nazisme, il est honni depuis plus d’un demi-siècle par les courants irrationalistes et antiscientifiques dominants. « Dans la haine du positivisme, qui n’est souvent pas très différente de celle du mode de pensée scientifique lui-même, on peut aisément percevoir la peur de la vérité et de ses conséquences », écrit Jacques Bouveresse. Bien qu’il n’ait jamais compté lui-même parmi les positivistes, il enseigne leurs idées et les défend pour la clarté, la rigueur et l’honnêteté de leur style de pensée ; pour leur proximité avec les bouleversements de la science contemporaine, et leur insertion dans le mouvement d’émancipation sociale et politique.
Les cinq essais réunis dans le présent volume ont été écrits entre 1971 et 2011. On y trouvera à la fois une présentation claire des concepts centraux des positivistes logiques, un éclairage neuf (nourri de la recherche historique la plus récente) sur le contexte culturel et politique de la formation de leurs idées (notamment celles de Rudolf Carnap), et une évaluation philosophique de quelques-unes de leurs thèses fondamentales.