Éminent cancérologue, ancien directeur du Centre Pierre et Marie Curie à l’université d’Alger, actuellement professeur à la faculté de Médecine de Paris, Jacques Bréhant sait de quoi il parle quand il aborde ce sujet éternel : le malade et le médecin devant la mort. La mort de l’enfant, la mort du vieillard solitaire, la mort du cancéreux... « J’ai choisi la mort des cancéreux, dit Jacques Bréhant, parce qu’elle est la plus apparente, la plus vécue, la plus guettée. Et puis aussi, pourquoi ne pas le dire, parce qu’elle est pour moi une vieille connaissance. Parce qu’elle a été tout au long de ma carrière ma plus intime ennemie. Parce que je lui ai livré maint et maint-combat et parce qu’elle m’a souvent vaincu. » Ces quelques mots donnent le ton d’un livre où la science et la culture n’étouffent jamais la sensibilité et le sens de l’humain. Car Jacques Bréhant est de ces grands médecins qui se soucient de l’âme autant que du corps. Et qu’il traite de l’euthanasie, de la vérité qu’il convient ou non de révéler au malade, du refus ou de l’appel de la mort, du deuil, des derniers hommages, des réactions des proches, c’est toujours la voix d’un homme qui n’a cessé de lutter pour la vie qui se fait ici entendre. Thanatos est un de ces livres de sagesse et de juste conduite dont notre temps a le plus grand besoin.
