Pentecôte - Robert MARTEAU

Pentecôte

von Robert MARTEAU

  • Veröffentlichungsdatum: 1973-01-01
  • Genre: Belletristik und Literatur

Beschreibung

Sur la butte de terre, les vestiges du château de Corcoue, et les bâtiments de l’abbaye qui en dépendait. En face, le marais, dont les chemins d’eau vont se perdre dans une anse de l’Océan. À l’abbaye, aux côtés de Georges Saguenay et de sa femme Numance, qui exploitent le domaine, vivent leur petite fille Allène, — et le père de Numance, Pentecôte, peintre voué à la lumière et à la transparence. Par un soir de février, Pentecôte décide de s’enfuir sur une barque, pour se perdre en cette mystérieuse étendue où se mêlent l’eau et la terre, et que les brumes recouvrent. Pentecôte a longuement préparé ce dernier voyage, cette ultime navigation vers l’Ouest et le couchant. On raconte qu’il y a bien longtemps, Agrippa, le capitaine parpaillot qui tenait Corcoue, avait lui-même disparu au sein des marais ; et, comme lui, était parti sans retour un autre Agrippa, moine et alchimiste, chassé de l’abbaye par le capitaine. La disparition de Pentecôte aspire, en quelque sorte, tout le village, et c’est ainsi qu’en compagnie de Georges Saguenay, les paysans Prestance, Piedlevé et le mulâtre Séraphin d’Argence, s’en vont à la recherche du vieux peintre. Alors que le braconnier Dorbreuse se refuse à les suivre, Orphée Corione, coureur professionnel sur motocyclette, se joint au groupe. À son tour, Didi, étrange prophète villageois, se met lui-même en route, empruntant les chemins de halage, et tirant derrière lui son cheval. Il y a ici comme une reviviscence des navigations celtiques vers les Îles Bienheureuses. Tout, pourtant, se déroule dans un temps quotidien, occulté il est vrai par la légende et l’oui-dire, absorbé encore par ce non-temps intérieur, qui coïncide avec celui du mythe. Il semble qu’aussi bien pour Pentecôte, que pour ceux qui le recherchent, il s’agisse d’une quête à travers ce labyrinthe que figure le marais, quête dont le but serait la découverte de la vraie terre, de la vraie vie, et du vrai temps soustrait à l’usure et à l’histoire. Ce récit se compose comme une tapisserie romanesque : l’onirisme et le fantastique s’entrelacent à la trame des péripéties ; les personnages deviennent les thèmes d’une rhapsodie poétique ; le marais et la brume font peser sur cela leur malédiction, et celle d’un passé, qui ne recommence, semble-t-il, que pour entraîner à la perdition et à la mort.