Selon l’opinion des historiens en poste qui suivent les normes et règles de la société établie, cette nationalisation des monastères et des fondations religieuses, respectivement cette privatisation absolutiste, s’est déroulée au 16ème siècle. Mais la réalité des histoires régionales montre que cet événement a eu lieu en fait plutôt au cours du 18 ème siècle. Au cours de cette nationalisation, voire sécularisation, il est exclusivement question du patrimoine des fondations chrétiennes. Plaintes et doléances sur le catholicisme en général n’y ont joué aucun rôle. Dans quelques histoires régionales, on rapporte même qu’il n’y avait pas encore de pape, avec une administration globale, ni de catholicisme au sens moderne. Il y a des historiens régionaux qui mettent même en doute qu’une Eglise organisée régionale, respectivement provinciale et épiscopale, ait déjà existé. Peut-être aussi l’Eglise nationale ne s’est-elle développée qu’après la "révolution des princes" à partir de l’an 1803 ? Du point de vue de l’histoire régionale, la nationalisation des monastères et des fondations religieuses était donc une expédition criminelle assez osée, menée contre la chrétienté et son communautarisme – donc contre les gens simples. Et les gens simples l’ont aussi compris de cette manière. «Dans les sources, on ressent fortement … la peur des autorités publiques quant à la réaction de la population contre la sécularisation des monastères qui s’effectua très clandestinement, surtout de nuit. C’est pourquoi les décrets décisifs étaient tenus secrets. Les moines et les religieuses devaient quitter leurs monastères pendant la nuit» (Sabine Arndt-Baerend: Die Aufhebung der nicht staatlichen Klöster in München, in: Kirmeier/Treml: Glanz und Ende der alten Klöster, Munich 1991, p. 147).