Au fil des enquêtes de Nicolas Le Floch, J.-F. Parot met en scène la capitale française dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Historien de formation, il fonde son récit sur une documentation très diverse et exceptionnellement fournie. Il restitue donc une image fidèle de ce que fut le Paris des Lumières, allant jusqu’à faire entendre - par le jeu de l’intertextualité - la parole de ses habitants. Cependant, si le moindre détail s’avère le plus souvent authentique, il n’en demeure pas moins que l’œuvre imbrique réalité historique et fiction. Utilisant les codes du roman policier et du roman historique, auxquels elle appartient, elle entraîne le lecteur dans d’incessants allers et retours entre espace réel et espace fictionnalisé. Elle n’échappe pas non plus au contexte "postmoderne" de son écriture, trahissant une perception de la ville où percent des préoccupations contemporaines. Renvoyant à la fois à la société du XVIIIe siècle et à la nôtre, elle s’avère double représentation et, de ce fait, invitation implicite à repenser la modernité.